Le Port de Tanger-Med dans le nord du Maroc, affole les compteurs depuis son entrée en service en juillet 2007.
Véritable plateforme logistique aux portes de l’Europe, le port marocain s’est vite révélé compétitif.
De 1 million de conteneurs traités en 2008, il est rapidement passé à 1, 7 millions en 2010. Une progression spectaculaire malgré la crise économique mondiale. Face à ce succès, les Marocains se montrent de plus en plus entreprenants. Ils ont déjà lancé le projet d’extension, baptisé Tanger-Med II, ce qui portera la capacité des deux ports à 8,5 millions de conteneurs. Mais la réussite du projet marocain a fait une victime de taille. Le port espagnol d’Algésiras périclite depuis deux ans. Il a subi une sévère baisse de ses activités de transbordement et l’avenir s’assombrit encore plus. Son concurrent marocain qui se situe juste en face, sur la rive sud de la Méditerranée, jouit d’avantages comparatifs importants. Les taxes portuaires et les coûts de la main d’œuvre y sont largement inférieurs. Pour cette raison, le gouvernement espagnol a cogité tout l’été sur le cas du port d’Algésiras et a fait voter dans l’urgence une nouvelle loi sur les ports visant principalement à diminuer très sensiblement les taxes portuaires. Et comme si cela ne devait pas suffire, le Junta de l’Andalousie a envoyé des émissaires auprès des multinationales du transport maritime comme le danois Maersk, le hollandais APM et le coréen Hanjin afin de les dissuader de quitter Algésiras pour Tanger-Med. Les Espagnols ont promis des baisses de tarifs conséquentes et des aides importantes. La guerre ne fait que commencer.