Les contraintes de la lutte anti-terroriste au Sahel poussent Alger à multiplier les initiatives et à s’essayer à toutes les formules, mais avec d’improbables résultats jusqu’à présent.
Après la création à Tamanrasset d’un état-major conjoint regroupant quatre pays du Sahel : Mali, Niger, Mauritanie, en plus de l’Algérie, les généraux algériens veulent constituer une cellule de suivi, associant cette fois-ci les services de renseignement des quatre pays.
L’objectif d’une telle cellule est d’organiser la collecte et l’échange de renseignement sur les membres de l’AQMI, qui prospèrent dans la région grâce à la prolifération des rapts et des trafics en tous genres. Le suivi des activités de ces salafistes, des anciens du GSPC algérien, sera ainsi assuré conjointement par les services de renseignement des quatre pays. La nouvelle structure de renseignement devrait servir d’appoint au comité opérationnel des états-majors, bien que ce dernier ne se soit pas montré d’une grande utilité depuis son installation début 2010.
Conçu au départ comme une structure exclusive de lutte antiterroriste dans la région, dont Alger tirerait toutes les ficelles, l’état-major quadripartite s’est révélé, à la première épreuve, une coquille vide. D’abord le Mali, cédant aux pressions françaises, avait décidé unilatéralement de relâcher en février 2010, quatre terroristes de l’AQMI en échange de la libération du français Pierre Camatte. Une décision qui avait ulcéré le landernau politique algérien, provoquant le rappel immédiat de l’ambassadeur à Bamako. La Mauritanie avait fait de même.
Couac suivant : l’intervention de forces spéciales conjointes franco-mauritaniennes, le 22 juillet dernier, contre une base d’Al Qaïda au Mali, avait exaspéré au plus haut point Alger. Enfin, la libération quelques semaines plus tard par l’AQMI, de deux otages espagnols en échange de l’élargissement du terroriste notoire Omar le Sahraoui, avait été ressentie par les généraux algériens, comme une humiliation supplémentaire de la part de leurs partenaires et voisins du Sahel. La cellule de renseignement saura-t-elle réparer tous les impairs passés ? L’avenir proche le dira.