D’après des sources bien informées à Tunis, la Tunisie ne compte pas rester les bras croisés face aux attaques dont elle ferait l’objet dans certains médias européens et arabes.
Nos sources évoquent spécialement le cas de la chaîne qatarie d’information Al Jazeera. Cette dernière serait en train de préparer des émissions spéciales dont le contenu nuirait sérieusement à l’image de la Tunisie auprès des téléspectateurs arabes, et cela malgré les engagements pris par les autorités du Qatar auprès de leurs homologues tunisiennes. Lors d’une visite effectuée au courant de l’année en Tunisie par l’émir Hamad Al Thani, chef de l’Etat du Qatar, celui-ci s’était engagé personnellement devant le président tunisien, Zine El Abidine Ben Ali, à «raisonner» les responsables de la chaîne, qui sont, avait-il alors affirmé, complètement indépendants de l’Etat du Qatar.
De sources concordantes à Doha, on apprend que l’acharnement contre la Tunisie de cette chaîne financée exclusivement par la famille régnante à Doha, est dû principalement à la position ferme prise par les autorités tunisiennes à l’égard des mouvements intégristes musulmans, notamment la branche internationale des Frères musulmans. Ceci a donc, selon nos sources, incité une frange de la direction des Frères musulmans qui réside à Doha depuis son expulsion il y a une décennie d’Arabie Saoudite, à mobiliser la chaîne Al Jazeera contre tous les pays arabes qui font face à la montée de la vague islamiste. Outre la Tunisie, cela a été le cas du Maroc et de l’Algérie. Seule la Libye a échappé à la «punition d’Al Jazeera ». La raison serait la libération par le colonel Kadhafi, il y a trois ans, de certains leaders et de centaines de membres de l’organisation internationale des Frères musulmans qui étaient détenus en Jamahiriya. Juste après, le guide de la révolution est devenu une «guest star» quasi permanente de la chaîne.