Les choses ne semblent pas s’arranger entre les deux plus grands partis du Maroc en termes de représentativité électorale. Depuis plus d’un mois,
les tirs en provenance de la « Maison Istiqlal » ont redoublé d’intensité et de férocité. Cette fois-ci c’est « Al Alam », quotidien officiel du parti nationaliste, qui lance l’offensive le premier. Il met en une et en caractère gros et gras toutes les affaires de corruption touchant de près ou de loin les élus du PAM. Un coup, c’est le président de la commission des Finances de la municipalité de Midelt -petite ville à 400 kilomètres au sud est de Rabat- apparenté PAM et impliqué dans une troublante affaire de corruption qui est ostensiblement montré du doigt. Une autre fois, c’est la présidente PAM d’une petite commune rurale qui est elle aussi épinglée. Al Alam ne rate ainsi aucune occasion pour « traîner dans la boue » médiatique les édiles du PAM.
Et dans cette guéguerre, l’Istiqlal n’envisage pas de répit. En alternance avec les piques d’Al Alam, c’est le franc-tireur Hamid Chabat, maire de Fès, qui enchaîne les attaques, accusant le PAM de tous les maux de la terre. Ainsi, le secrétaire général de l’UGTM-syndicat maison de l’Istiqlal- ne rate aucune occasion pour crier haut et fort que le PAM devrait disparaître de la scène politique marocaine.
Mais pourquoi l’Istiqlal s’en prend-t-il aussi violement au PAM ? D’après un observateur averti de la chose politique marocaine, deux raisons font bouger le parti d’Abbas El Fassi. La première est celle de bomber le torse afin de montrer qu’il n’a pas peur du PAM. La deuxième est de signifier au PAM que l’Istiqlal est prêt à livrer bataille en 2012 avec toutes ses forces et en utilisant toutes les armes, surtout si le PAM s’amuse à chasser sur ses terres électorales.
Pour le moment le parti de Cheikh Biadillah fait montre d’un calme olympien. Il ne réagit pas encore aux attaques véhémentes de l’Istiqlal comme il le faisait par le passé. Serait-ce une nouvelle stratégie d’un PAM arrivé à maturation et conscient de ses atouts ou bien d’un calme qui précède une riposte cinglante ? Affaire à suivre.