Alors que la guerre fait rage entre le premier ministre, Ahmed Ouyahyia et le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, le nom de l’ancien premier ministre et ancien expert auprès de la Banque mondiale, Ahmed Benbitour, revient de plus en plus dans les discussions des décideurs algériens.
Dans les coulisses de l’armée, on loue volontiers les qualités de Benbitour disant qu’il pourrait être un des meilleurs qui peuvent répondre aux exigences de la prochaine étape. Benbitour a été l’un des premiers à avoir tiré la sonnette d’alarme, et cela depuis des années. Il avait notamment attiré l’attention sur la montée dangereuse de la corruption dans le pays et ses répercussions dévastatrices sur l’économie algérienne. Au niveau du DRS (les services du renseignement militaire algérien) où la méfiance est grande à l’égard de Benbitour, on n’hésite pas à reconnaître qu’il est très compétent, intègre et respecté. De plus, il aurait eu le mérite de refuser d’accorder la moindre interview ou d’écrire le moindre article dans les médias étrangers. Une attitude généralement appréciée en Algérie. Benbitour a également très rarement quitté le pays depuis sa démission de son poste de premier ministre. Il faut dire que même le président Abdelaziz Bouteflika qui ne le porte pas particulièrement dans son cœur, répète à ses visiteurs ces derniers temps, que Benbitour pourrait jouer un rôle très important dans l’assainissement de la situation économique du pays. Le casting final aurait-il été trouvé : Ouyahiya se ménagera pour la fonction suprême en quittant le gouvernement et Benbitour reprendra le flambeau de la primature. Un scénario qui plait beaucoup à Alger.