A ses proches amis, Abdelaziz Belkhadem avoue qu’il ne comprend pas l’attitude du président de la république. Il ne comprend pas non plus qu’on puisse le parasiter de la sorte pour l’empêcher de se concentrer sur la restructuration du parti.
En effet, depuis plusieurs mois le secrétaire général du FLN fait l’objet de tirs nourris de la part de ses adversaires. Abdelkader Hadjar, ambassadeur d’Algérie en Egypte, et El Hadi Khaldi, ministre de la formation professionnelle mènent la fronde et disent ouvertement vouloir la peau de l’ancien premier ministre. Cette guérilla que les deux hauts fonctionnaires livrent à Belkhadem affaiblit le parti. Le patron du FLN, même s’il ne le dit pas haut et fort, soupçonne certains cercles du pouvoir de vouloir le pousser vers la sortie. Il reproche également à son ami, le président de la république, de n’esquisser aucun geste pour voler à son secours. Ce sont tout de même deux hauts commis de l’Etat nommés directement par Bouteflika qui en veulent à Belkhadem. De là à voir dans tout ce qui lui arrive la main du locataire d’El Mouradia, il n’y a qu’un pas que le secrétaire général du FLN n’a pas hésité à franchir. Lundi, lors d’un meeting avec les élus de son parti, le chef du FLN a vertement critiqué le projet de loi sur les communes défendu par Bouteflika lui-même. Un tacle qui vise à mettre le président en garde. Le FLN peut également faire de l’opposition si jamais on l’y oblige.