Suite à deux revers électoraux (présidentielles et législatives) de 2007, le Front National (FN) est pratiquement plongé dans la banqueroute financière. Le président historique du parti populiste français, Jean-marie Le Pen et ses acolytes ont presque dû faire la manche pour assurer la survie de leur formation.
Le chef de file de l’extrême droite française vient de céder le flambeau à sa fille Marine Le Pen, plébiscitée dimanche 16 janvier, avec 67,65% des voix lors d’un scrutin interne. A vrai dire, c’est un cadeau empoisonné que la fille reçoit de son père, car elle hérite d’une formation pratiquement au bord du gouffre, financièrement parlant. La descente aux enfers du FN a commencé en 2007, année des élections présidentielles et législatives en France, au cours desquelles J.M Le Pen a dû s’endetter fortement pour financer ses campagnes électorales. C’est auprès de Fernand Le Rachinel, ex-cadre du parti et ancien imprimeur du FN, que le Pen a pu obtenir 8 millions d’euros. Mais la débâcle enregistrée par le FN aux législatives n’a fait qu’enfoncer le clou en siphonnant la trésorerie du parti. Même la subvention annuelle de l’Etat qu’il devait percevoir dans le cadre du financement public des partis politiques, soit la bagatelle de 1.838.650 €, a été saisie par huissier de justice pour rembourser en partie la colossale dette du FN envers Le Rachinel. N’arrivant plus à joindre les deux bouts, le Front frappe à toutes les portes. Il a même mis en vente son ancien siège historique à Saint-Cloud, « le paquebot ». Mais là aussi ça coince, il n’a toujours pas de preneur. « Ça a été très dur, on a dû faire la manche », reconnaît Wallerand de Saint-Just, le trésorier du parti populiste. Heureusement pour Le Pen qu’il y a le Cotelec. Ce micro parti qui sert grosso modo à financer le FN. Rien qu’en 2007, cette «pompe à fric» a réussi à collecter pour le FN, plus de 415 mille euros. Malgré la disette des moyens financiers et à la veille de la campagne pour les présidentielles de 2012, Marine Le Pen semble bien déterminée à grignoter des voix dans les rangs de la droite traditionnelle. A l’Élysée, elle est perçue comme une véritable menace pour les autres prétendants à la présidence de la république. Ses performances dans les sondages – 18 % d’intentions de vote, selon l’institut CSA -, son audience dans les médias et ses percées sur le terrain en font une dangereuse adversaire pour 2012. Son grand point faible, c’est la trésorerie du parti qui est à sec.