La stratégie mise au point par Alger en coordination avec six pays du Sahel (Tchad, Niger, Mali, Burkina Faso, Mauritanie, Libye), n’a pas apporté les résultats escomptés.
Non seulement certains pays du voisinage (Mali et Mauritanie) ont entrepris des actions unilatérales sans concertation avec Alger, mais le commandement militaire algérien dans la zone sud, n’aurait pas suivi à la lettre, les grandes lignes de la nouvelle stratégie. Du coup, le président algérien, Abdelaziz Bouteflika s’est résolu à prendre personnellement les choses en mains pour corriger le tir. Il a opéré plusieurs changements à la tête des directions des régions militaires algériennes limitrophes avec la Mauritanie et le Mali. Il a nommé le général El Hadi Boudarsa au poste de commandant adjoint de la troisième région militaire. Le général Moustapha Chaghour a été remplacé par le général Mohand Amzhiyane Si Mohand comme chef d’état-major de la même région, basé dans la wilaya de Bechar. Cette décision s’expliquerait par le fait que cette wilaya se trouve à la limite de la Mauritanie et du Mali, deux pays considérés par Alger comme indisciplinés et en connivence avec le réseau Al Qaeda au Maghreb Islamique (AQMI). Cette indiscipline a faussé les calculs des dirigeants algériens qui veulent imposer leur diktat sur toute la région du Sahel, et en même temps empêcher toute intervention militaire étrangère.
Le vaste mouvement opéré par Bouteflika s’est étendu aussi aux quatrième et cinquième zones militaires. Le chef d’état-major de la cinquième zone basée à Constantine, le général Nouredine Hambely et le Commandant adjoint, le général Mohamed Bergham ont été eux aussi limogés et remplacés par d’autres officiers.
Toujours sur instructions du président Bouteflika, le chef d’état-major de l’armée nationale populaire algérienne a tenu une réunion d’urgence avec les commandants militaires des zones sud en vue d’une meilleure coordination des actions militaires antiterroristes dans les régions limitrophes avec les pays voisins du Sahel. Têtus comme ils le sont, les dirigeants d’Alger ne veulent pas admettre qu’une coordination régionale voire internationale, est inévitable pour contrecarrer les menaces des terroristes.