Les hauts gradés de l’armée égyptienne auraient dépêchés le général Omar Soleiman chez le président Housni Moubarak qui réside actuellement dans son palais de Charm Al Cheikh. Le chef des Moukhabarates, qui est issu des rangs de l’armée nationale, aurait informé vendredi en début d’après-midi le chef de l’Etat du mécontentement de la direction de l’armée du comportement du gouvernement en place au Caire. Le président Housni Moubarak, un moment hésitant, a fini par céder aux injonctions des généraux en limogeant le gouvernement d’Ahmed Nadhif. Entre le discours du président qui a été diffusé tard dans la soirée et la réunion avec le général Housni Moubarak, il y a eu plusieurs scénarios envisagés. Dans un premier temps, le chef de l’Etat égyptien pensait nommer un gouvernement militaire avec à sa tête Omar Soleiman. Ce dernier aurait catégoriquement refusé. En effet, d’après des sources bien informées à Washington, l’armée elle-même surprise par la déferlante populaire qui a envahit les rues des villes égyptiennes ainsi que par l’incapacité des forces de police de faire face aux manifestants a décidé de se montrer très réservée dans ses démarches. D’ailleurs, entre l’ordre donné par Moubarak à l’armée de se déployer et le moment où la troupe est sortie des casernes, sont passées de longues heures où le général Sami Anan, chef d’état-major de l’armée était injoignable à Washington. Samedi dans la matinée, les hauts gradés ont tenu une réunion de crise pour déterminer une position claire vis-vis de la crise. Selon un attaché militaire égyptien dans une ambassade européenne, l’armée a été choquée par le nombre de morts civils tombés vendredi et qui aurait avoisiné 150 morts. Aujourd’hui, d’après la même source, le départ de Moubarak du pouvoir n’est qu’une question de jours voire d’heures. Contrairement à la Tunisie, l’armée égyptienne ne rechignerait pas à intervenir afin d’instaurer une structure qui pourrait ressembler à un comité de salut national dont ferait partie des personnalités égyptiennes imminentes comme Ahmed El Baradei et quia assurerait la transition vers un régime démocratique.
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