Il n’y a pas que l’élection présidentielle d’avril 2019 qui déclenche des « guerres de clans » en Algérie. Même les gros projets du pays engageant des intérêts financiers majeurs enclenchent des guerres sans merci. C’est le cas du délicat marché des fertilisants pour lequel le milliardaire Ali Haddad tente un forcing sans précédent pour s’approprier des unités de production de Fertial, le leader du secteur, dont les revenus annuels sont estimés à près de 300 millions d’euros. Mais sur sa route, Ali Haddad s’est heurté à un roc : Abdelmoumen Ould Kaddour, le Pdg de Sonatrach, qui refuse de privatiser Fertial et préfère la conserver dans le giron de Sonatrach en reprenant lui-même les actions du groupe espagnol Villar.
Aux dernières nouvelles, le Palais d’El-Mouradia a donné raison au PDG de Sonatrach. Ce qui irrite au plus haut point Ali Haddad. Mais pas que lui. Tous les autres petits oligarques qui survivent grâce à sa protection montent au créneau pour déstabiliser le PDG de Sonatrach et porter secours au patron du deuxième groupe privé en Algérie, l’ETRHB. Parmi ces businessmen parfois un peu louches, Ayoub Aissiou et son beau-frère Bachir Ould Zemirli. Ces dernières 48 heures, les médias électroniques financés massivement par ces deux hommes d’affaires spécialisés dans l’immobilier et l’agroalimentaire ont lancé des attaques très virulentes contre la famille du PDG de Sonatrach, pour nuire à son intégrité et le discréditer auprès d’une opinion publique qui n’est, pourtant, pas crédule.
La plupart de ces médias électroniques sont arabophones et se font remarquer par leur sensationnalisme qui a choqué à maintes reprises. Certains responsables de ces médias ont été auparavant arrêtés par les services de sécurité pour des enquêtes sur des fake news mettant en cause l’intégrité de plusieurs institutions de l’Etat algérien. C’est l’arme fatale de ces sites « d’information » qui pullulent sur les réseaux sociaux et le web algérien. Ce qui suscite une énorme inquiétude au plus haut niveau de l’Etat algérien. Avec cette « sale guerre », Ayoub Aissiou et son beau-frère, propriétaires d’une chaîne de télévision privée, El-Djazairia TV, espèrent ainsi favoriser les intérêts de leur « parrain » Ali Haddad. Mais l’effet boomerang risque d’être surprenant…
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