L’opération de libération par la branche d’Al-Qaïda auMaghreb islamique, des deux otages espagnols en échange de l’élargissement d’Omar le Sahraoui, au-delà de son heureux dénouement humanitaire, a été vécue dans la douleur à Alger.
Cet échange controversé a fait voler en éclats les rêves des généraux de se placer en parangon de la lutte antiterroriste dans la région. L’affaire a ridiculisé l’état-major opérationnel, une structure échafaudée par Alger conjointement avec la Mauritanie, le Mali et le Niger pour combattre les groupes terroristes dans la bande sahélo-saharienne.
A peine installé à Tamanrasset, dans l’extrême sud algérien, l’état-major quadripartite se trouve doublé par Nouakchott, qui facilite l’extradition d’Omar le Sahraoui, au moment où Bamako négociait tranquillement avec Madrid. Une tournure qui a fortement indisposé les généraux algériens, ulcérés de voir que finalement l’état-major conjoint de Tamanrasset ne sert pas à grand-chose.
Mais comme un malheur n’arrive jamais seul, ce rançonnement très médiatisé, a révélé à l’opinion publique espagnole un autre visage du Polisario, l’enfant chéri du DRS, les services du renseignement militaire algérien. En projetant au devant de la scène Omar le Sahraoui, connu pour avoir combattu dans les rangs du Polisario, cet épisode a achevé de convaincre de nombreux ibériques des probables connexions entre le terrorisme sahélien et le mouvement séparatiste soutenu par Alger.