Le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz fait tout pour étouffer un scandale financier à l’ambassade de Mauritanie à Paris. Son ministre des finances, après avoir procédé à un vaste mouvement des comptables en poste à l’étranger, a dépêché de toute urgence en France, une commission d’enquête pour passer au peigne fin la comptabilité de l’ambassade, où de graves malversations financières ont été commises.
Le président aurait donné ses instructions pour éviter que ce scandale financier soit médiatisé au risque de provoquer un tollé, dont le pays n’a nullement besoin par les temps qui courent. Selon les informations qui ont filtré de l’ambassade à Paris, les frais de 5.000 visas à raison de 72 euros le visa, se sont évaporés comme par enchantement, sans laisser de traces sur les écritures comptables de l’ambassade. Depuis la fermeture du consulat de Mauritanie à Paris, en juin 2010, le service des visas a été transféré à l’ambassade, où un employé a été chargé par l’ambassadrice, fraîchement nommée à ce poste, de s’occuper des visas jusqu’à nouvel ordre. L’employé en question s’est mis à encaisser directement les frais de visas en cash, au lieu d’utiliser les timbres comme il est partout de vigueur. Cependant, le nouveau consul Ould El hadj Sidi, a refusé à sa prise de service, en septembre 2010, d’hériter d’une telle situation et exigé une commission d’enquête. Le président mauritanien et ses collaborateurs ont été sidérés lorsqu’ils se sont aperçus qu’il s’agit non d’un acte isolé, mais d’une pratique généralisée. Aussi, en septembre 2010, le ministère des Finances a procédé à un vaste mouvement des comptables en poste à l’étranger. Sur les 37 représentations diplomatiques et consulaires mauritaniennes, 24 ont de nouveaux comptables. Le Président de la république a même suspendu les visas de courtoisie pour limiter les tentations de malversation.