Le premier ministre tunisien Youssef Chahed que l’on disait fini, lâché par Ennahda et exécuté par le roublard président Béji Caïd Essebssi, est bel bien vivant, et il le fait ostensiblement savoir. Le jeune patron de l’exécutif n’a pas froid aux yeux et se permet de narguer du haut de ses 42 ans le « vieux de Carthage ». Et pour ce faire Youssef Chahed y met du cœur et de la manière. Tout d’abord en choisissant de répondre à la récente sortie médiatique du président de la République par voie de presse. Et pas n’importe laquelle. Si Béji Caïd Essebssi avait suscité une grande polémique en accordant une interview à la très controversée Nessma Tv, Youssef Chahed a préféré s’inscrire dans l’esprit républicain en se livrant à la très sérieuse et officielle agence Tunis Afrique Presse. Interview dans laquelle il se permet de répondre du tac au tac à son chef direct, en affirmant que tout changement actuel du gouvernement risquerait de précipiter la Tunisie dans de graves problèmes économiques, ce qui impacterait le pays dans son ensemble. Dans la même déclaration, le Premier ministre récalcitrant a dressé une feuille de route pour les six mois à douze mois à venir. Ce qui tranche avec le discours pour le moins brouillon et sans méthode du président Essebssi. D’ailleurs, les priorités de Youssef Chahed sont claires et simples : terminer les négociations sociales avec l’UGTT avant le 15 septembre, discuter avec le FMI du financement du budget, préparer la Tunisie à une levée de fonds sur le marché financier international, et enfin concocter la prochaine loi de Finances. Un programme qui ramène le gouvernement et son patron au premier trimestre 2019, à quelques encablures des échéances présidentielles et législatives prévues la même année. Le patron de la Kasbah a de la suite dans les idées.
Dans la foulée de cette interview accordée à la TAP, avec l’appui du tout puissant parti Ennahda, Youssef Chahed met littéralement Béji Caïd Essebssi devant le fait accompli, en désignant un nouveau ministre de l’Intérieur. Et sur ce coup aussi, le jeune premier ministre a démontré qu’il avait de l’imagination, en optant pour un jeune énarque pur produit de ce même ministère. En effet, Hicham Fourati, qui a fait toutes ses classes au sein du ministère l’Intérieur, a été le chef de cabinet des deux derniers ministres qui ont dirigé ce département. Difficile donc pour le locataire de Carthage de refuser un profil qui maîtrise tous les dossiers. A Tunis, les langues commencent à se délier, affirmant que désormais le meilleur moyen pour barrer la route de Carthage à Ennahda n’est autre que Youssef Chahed.
Moi je ne pense pas que nous sommes dans une situation où il y a besoin de se payer de la tête de quiconque. Il est vrai qu’en Tunisie depuis Bourguiba la culture de se payer de la tête des gens est instaurée dans la sphère de l’état. Depuis la révolution les choses avancent vers le changement, certes timidement, et la culture institutionnelle commence à se faire voir. Il y a une constitution, avec des prérogatives à chaque corps de l’état, et Chahed agit dans le cadre de ses prérogatives et ses missions. Il y a une crise politique au sein de Nida tounis, oui. Je pense que le président de la république a compris qu’il ne doit pas être clivant, mais au même temps qu’il ne doit pas être dépassé par les évènements. Lors de sa dernière rencontre avec le groupe parlementaire de son ancien parti, Nida tounis, il les a renvoyé à la discussion et au dialogue, comme a annoncé le service de communication de la présidence. Si c’est vrai c’est une bonne chose. La démocratie tunisienne est une démocratie naissante, les dérives peuvent être très vite là. L’important est de surveiller le respect de la constitution. Ni le président de la république ne doit dépasser ses limites, ni le chef du gouvernement. La guerre des clans au sein de Nida tounis a causé beaucoup de mal à l’action des gouvernements depuis 2014. Un certain moment il faut que ça s’arrête. Au niveau économique et social la Tunisie est un pays à risques, il ne faut pas en ajouter.
Finir les négociations avec l’UGTT avant le 15 septembre, la négociation avec le FMI, la question du budget, oui ce sont des choses qui nécessitent une stratégie déjà posée, et une stabilité politique gouvernementale. Mais pas que ça les nécessaires pas à faire aujourd’hui.
-la finalisation du processus constitutionnel, afin que l’état soit équipé de toutes ses institutions,
-la guerre contre la corruption, l’évasion fiscale, la fuite des capitaux,
-la question de l’économie parallèle, où un grand pourcentage des entreprises tunisiennes œuvrent dedans,
-la réforme de l’état, et comment limiter la bureaucratie, qui nuit aux citoyens et bloque les dossiers d’investissement,
Voilà quelques autres titres de ce qu’elle a besoin la Tunisie aujourd’hui, et urgemment.
La démocratie tunisienne n’a pas à supporter les envies politicos-politiciennes de quiconque. En Tunisie une révolution mentale est une chose urgence vitale.
Votre article prêche par confusion .
Le président de la République n’est pas le chef direct de Youssef chahed.
Ce dernier est le chef du gouvernement et non pas un premier ministre.
La constitution tunisienne de la deuxième République a instauré un exécutif bicéphale .
Le président est responsable devant le peuple .
Le chef du gouvernement est responsable devant l’assemblé des représentants du peuple..
Les tentatives opérées par
quelques conseillers malintentionnés
et des médias insoucieux ont pour but de mener notre régime constitutionnel vers une dérive de monarchie républicaine sous une couverture de pseudo régime présidentiel .
Bravo monsieur pour votre analyse et votre clairvoyance il ne s agit pas d un combat de coqs
Vote utile encore une fois!
YC le meilleur rempart contre Enahdha en 2019
On prend les Tunisiens pour des imbéciles ou quoi? D’abord, le vote utile a disparu définitivement pour la majorité des électeurs tunisiens depuis les dernières élections. Ensuite, il y a unanimité des analystes pour dire que YC a le soutien d’Enahdha.
Ennahda se paye la tête de béji essebsi et chahed. réunis .