Les espoirs français de vendre des Rafale à la Libye semblent définitivement compromis. Paris a dû déchanter après avoir tablé sur une commande de Tripoli pour l’acquisition de 14 de ces fameux avions de combat polyvalents. Des appareils tellement sophistiqués et onéreux que la France n’a pas réussi à en exporter un seul jusqu’à présent.
Paris attribue le blocage des négociations avec Tripoli au bon vouloir de Mouammar Kadhafi. L’affaire Nouri El-Mismari, cet ancien chef du protocole de Kadhafi, réfugié en France et dont Tripoli réclame l’extradition pour détournement de fonds, serait derrière la fâcherie du Guide libyen. Un tourment de plus pour le gouvernement français qui ne sait comment s’en défaire. En tout cas, la déclaration du ministre de la défense Alain Juppé, est tombée comme un couperet. Les négociations pour la vente du Rafale au Brésil et aux Emirats Arabes Unis « avancent ». Mais, du côté libyen « pas de nouvelles ». Aujourd’hui, les relations entre Paris et Tripoli sont loin de l’euphorie de décembre 2007, portée par les promesses de dizaines de contrats se chiffrant en autant de milliards d’euros. Sarkozy recevait alors Kadhafi en grande pompe à Paris, après la réhabilitation internationale du colonel libyen dans la foulée de la libération des infirmières bulgares grâce à la touche angélique de Cécilia. Paris apprend ainsi à ses dépens à modérer ses prétentions face à un interlocuteur aussi insaisissable que Kadhafi.