Durant les dix neuf jours du bras de fer qu’a duré la révolution égyptienne, Ahmed Kedhaf Eddam-chargé du dossier Egyptien-, a fait six fois la navette entre Tripoli et le Caire portant des messages de Mouammar Kadhafi aussi bien à Hosni Moubarak, aux chefs de partis d’opposition- y compris des Frères musulmans- qu’au général Omar Souleimane. Ce dernier a été mandaté par l’armée égyptienne, qui a refusé de rencontrer l’émissaire libyenne, pour recevoir les messages du Guide. Les premiers messages adressés à Moubarak, portaient sur un soutien financier inconditionnel de la part de la Libye. Le troisième message, qui est intervenu après les concessions faites par Moubarak, consistait à faire savoir au raïs déchu que la Jamahiriya était prête à l’accueillir avec tous les membres de sa famille ainsi que les personnalités du pouvoir si jamais il venait à quitter le pouvoir. Le quatrième message se voulait rassurant. Il a informé le Conseil suprême des forces armées que la Libye allait respecter tous les engagements pris par le passé envers l’ancien pouvoir, en premier lieu, garder le dépôt de 10 milliards de dollars fait depuis 1991 auprès de la Banque centrale égyptienne. Kadhafi aurait même proposé de compenser l’aide annuelle américaine de 2 milliards de dollars accordée à l’Egypte au cas où Washington réviserait sa position. Sur tous ces points, les militaires égyptiens ont préféré ne pas donner suite aux messages du Guide de la révolution. Le dernier message transmis par Ahmed Kadhaf Eddam au maréchal Tantaoui était une demande urgente pour la fermeture hermétiquement des frontières égypto-libyennes, notamment dans la région de Salloum afin de limiter l’infiltration d’opposants libyens soutenus par les Frères musulmans vers la ville de Benghazi. Sur ce dernier point, Kadhaf Eddam resté au Caire jusqu’au mercredi soir n’aurait reçu aucune réponse.
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