Quitter la prison au plus vite est le vœu normal caressé par tout détenu. Mais c’est loin d’être le cas pour six prisonniers algériens de Guantanamo, qui ont refusé de quitter le tristement célèbre centre de détention américain pour retourner en Algérie.
Après la décision de la Cour suprême américaine de les relâcher, la semaine dernière, deux détenus algériens ont décliné l’offre. Ils s’ajoutent à quatre autres de leurs compatriotes qui avaient tout bonnement refusé de rentrer au pays, préférant leur paisible prison sur la base navale américaine de Guantanamo. Les six algériens disent redouter des persécutions ou même la mort, craignant tout autant l’acharnement des autorités que les représailles des groupes islamistes armés s’ils refusaient de les rejoindre. Les juges de la Cour suprême américaine sont embarrassés par cette curieuse histoire, d’autant que les prisonniers ne peuvent être autorisés à entrer sur le territoire américain. Si aucun pays ne se portait volontaire pour les accueillir, les détenus libérés seront donc obligés de rester à Guantanamo. Une perspective qui va à contre-courant de la promesse du président Obama de vider progressivement ce centre de détention illégal, décrié partout dans le monde. Car, quelque 180 prisonniers sont encore détenus dans cette prison, improvisée dans la hâte par l’administration Bush, dans la foulée du 11 septembre et de l’offensive américaine contre Al Qaida en Afghanistan. Pour leur défense, les six algériens sont soutenus par l’organisation américaine Human Rights Watch et d’autres ONG de défense des droits humains, qui s’opposent à leur retour forcé en Algérie.
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