Il y a des lendemains de victoires qui ont un goût amer. C’est le cas de l’élection, dimanche 13 mai, de Nabil Benabdallah pour un troisième mandat à la tête du PPS (Parti du progrès et du socialisme). Alors qu’il était sûr de l’appui de tous les membres du bureau politique y compris des ministres appartenant au mouvement, l’homme fort de l’ancien parti communiste a été surpris par « le retournement de veste » de certains d’entre eux qui ont préféré soutenir « en catimini » son challenger Saïd Fekkak.
« Le secrétaire général s’est senti trahi par des ministres qui lui doivent aussi bien leur carrière politique que ministérielle », explique un des cadres du parti. Selon ce proche de Nabil Benabdallah, ce n’est pas tant le soutien apporté par ces ministres à Saïd Fekkak qui a « meurtri » le secrétaire général, mais bel et bien « le double-jeu » de ces mêmes ministres. « Ils se rendaient dans la journée au siège du parti pour rassurer Nabil Benabdallah de leur fidélité et dînaient le soir avec Saïd Fekkak qu’ils remontaient à bloc pour qu’il défie le SG sortant », affirme à Maghreb Intelligence un membre du comité central du PPS.
Alors, au lendemain de son triomphe, Nabil Benabdallah va-t-il songer à demander au chef du gouvernement le changement des « ministres félons » lors du prochain et très attendu remaniement gouvernemental ? Certaines indiscrétions qui remontent du siège du PPS le laissent fortement à penser.