Alors que personne au royaume chérifien ne semble croire que les appels à manifester le 20 février qui ont fleuri un peu partout sur le net pourraient être suivis d’effet, il n’empêche que les autorités ne veulent surtout pas être surprises.
Ainsi, le premier ministre Abbas El Fassi et le cabinet royal ont multiplié les rencontres avec les chefs des partis politiques pour trouver des solutions au problème du chômage des cadres. En même temps et d’après des sources à Rabat, certains ministres du gouvernement dont celui des Finances, Salaheddine Mezouar dont la gestion est fort décriée, seraient réquisitionnés à longueur de journées afin de concocter des batteries de mesures visant à lutter contre le chômage et la pauvreté. Sur un volet plus politique, les islamistes du PJD requinqués par les événements de Tunisie et d’Egypte, ont bénéficié d’un certain répit. Ils ont eu des rencontres au ministère de l’Intérieur pour leur signifier qu’ils font partie intégrante du paysage politique chérifien et qu’il n’y avait aucune volonté de les exclure ou des les réduire à la portion congrue. Du coup, à Rabat où ils risquaient de se faire éjecter de la majorité municipale, ils ont retrouvé un semblant de calme. D’un autre côté, des diplomates européens suivent de près les appels à manifester pour le 20 février. Certains d’entre eux auraient même dressé des listes des personnalités et des organisations susceptibles de participer ou non à ces éventuelles manifestations. Pour leur part, les islamistes du PJD ont clairement annoncé qu’ils ne soutiendraient en aucun cas les marches de protestation. Il demeure tout de même un problème à régler pour la direction du PJD. Celui du député Mustapha Ramid qui lui a confirmé qu’il allait manifester le 20 février.