La claque mise par les islamistes d’Ennahda à Nidae Tounès lors du dernier scrutin municipal n’en finit pas de retentir dans les salons de Tunis. Si l’on savait le parti du président Béji Caïd Essebssi en déclin, personne n’osait imaginer qu’il allait se prendre une telle raclée électorale. « Ennahda est en embuscade depuis trois ans », affirme un imminent dirigeant de Nidae Tounès qui préfère aujourd’hui se tenir à l’écart d’une débandade annoncée du mouvement présidentiel. Lucide, il explique que vu l’âge et les pressions familiales exercées sur le président, la Tunisie se retrouve aujourd’hui sans capitaine. « C’est une drôle d’ambiance qui règne aujourd’hui dans le pays. Les coups tordus sont légions et les centres de pouvoir se multiplient. Le trio Hafedh Béji, Youssef Chahed et Lotfi Brahem ne se font pas de cadeaux, alors qu’Ennahda, avec l’appui financier du Qatar, quadrille les villes et les campagnes tunisiennes », souligne un fin connaisseur des arcanes de la politique tunisienne. Cet avis est largement partagé par les chancelleries occidentales qui s’inquiètent de l’incurie du pouvoir tunisien. Patiemment, Ennahda s’affirme comme la seule force politique organisée et présente sur le terrain. A ce rythme, elle sera la seule à même de rassurer les principaux partenaires étrangers. « Distancer Nidae Tounès de 7 % des voix est une véritable performance, et cela malgré le taux d’abstention très élevé et le très bon score des indépendants. Ils ont un boulevard pour les prochaines législatives », se lamente un fondateur du parti présidentiel.
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