C’est l’armée qui a pris les choses en main en Algérie. A l’annonce de l’organisation de manifestations à Alger contre le régime, les généraux ont décidé de gérer eux-mêmes cette crise.
Ainsi, le palais El Mouradia a été mis de côté et les décisions les plus importantes ont été prises au siège de l’état-major. Alors qu’au début, toute contestation contre Abdelaziz Bouteflika semblait la bienvenue de la part des militaires, la donne a radicalement changé depuis la chute de Ben Ali et de Moubarak. Aujourd’hui, les militaires algériens sont conscients que si la contestation venait à prendre, personne ne peut savoir sur quoi elle peut déboucher. C’est pourquoi la levée de l’état d’urgence a été décidée, de même que l’idée d’un vaste remaniement gouvernemental commence à faire son chemin. Il semblerait que l’on cherche à remplacer Ahmed Ouyahiya, devenu très impopulaire. L’armée reproche au président Bouteflika et à la classe politique de ne pas avoir tiré avantage des montagnes de devises dont dispose le pays afin de relancer la machine économique. Face aux réticences du président Abdelaziz Bouteflika, les généraux ont pris les commandes et ont décidé de contrer fermement les manifestations et de lancer quelques réformes. Une manière de mettre le président sous tutelle jusqu’aux prochaines élections présidentielles.