Lors des funérailles au cimetière Ben Aknoun du docteur Mustapha Bouteflika, frère du président décédé d’un cancer, les services de sécurité n’avaient qu’une seule hantise : qu’aucun appareil photo ni aucun téléphone n’immortalise les visages des pontes du DRS venus présenter leurs condoléances au président.
Ainsi, dès que le «mystérieux» général de corps d’armée, Mohamed Mediène dit «Tewfic», patron du DRS ait fait son entrée au cimetière, les photographes ont oublié le «devoir de réserve» imposé et ont mitraillé «Tewfic», contents de pouvoir finalement publier une photo récente de ce personnage important et énigmatique. Le même sort a été réservé également au général Ahmed Kherfi, qui commande la direction du contre espionnage DCE à la place de Smaïn Lamari dit El Mokh, mort en 2007. Peine perdue. A la sortie du cimetière, la sécurité présidentielle a procédé à une fouille corporelle minutieuse et a récupéré tous les appareils photos pour «détruir » toutes les photos où figuraient Tewfic et Kherfi.
Il faut dire qu’il n’existe aucune photo récente de ces deux responsables du DRS. Ils perpétuent ainsi une tradition héritée des années du maquis qui veut que les responsables en charge du contre-espionnage algérien soient totalement méconnus de l’opinion publique. Une tradition que la presse et certains politiciens ont du mal à comprendre, alors que dans le reste du monde, les patrons des services de renseignement s’affichent publiquement et vont pour certains d’entre eux jusqu’à accorder des interviews ou aller répondre à des questions devant les commissions parlementaires.