Le ministre de l’Economie et des finances a encore montré le mépris le plus absolu dans lequel il tient deux grandes institutions du pays: le gouvernement et le Parlement.
Le grand argentier du royaume, par manque de sérieux ou par je-m’en-foutisme, a provoqué la convocation d’une session extraordinaire du Parlement pour examiner un projet de loi d’une grande importance et dont la promulgation ne saurait attendre la session printanière qui s’ouvre le 13 avril: la réforme du Livre V du code du commerce dans ses dispositions liées aux entreprises en difficulté.
Explication: Mohamed Boussaid a envoyé au Parlement la mouture du projet de loi en question à la date du 18 février dernier, soit quatre jours après la clôture de la session régulière.
C’est ce qui a poussé (le pauvre) El Othmani a décréter une session extraordinaire pour l’examen et l’adoption dudit projet de loi. Faute de quoi, et à moins d’une adoption dans les meilleurs délais (ce qui fût fait sur les chapeaux de roue), le Maroc risquait de perdre des places dans le prochain classement « Doing Business ».
« On nous a transmis un projet de loi à voter mais qui contient 200 articles. Nous l’avons adopté pour préserver les intérêts du pays », nous confie une source parlementaire.
Autrement dit, Mohamed Boussaid et ses équipes auraient pu prendre le temps nécessaire pour bien ficeler leur travail et laisser assez de temps aux élus pour faire le leur.
Au moment où le Parlement, avec ses deux chambres, mettait les petits plats dans les grands pour rattraper le retard causé par le ministre de l’Economie et des finances, Mohamed Boussaid a fait ses valises pour partir à Londres y multiplier les rencontres, les déjeuners et les selfies.
Maghreb-Intelligence reviendra par ailleurs, et dans les détails, sur très onéreux périple londonien de l’argentier du royaume.