Le vaste remaniement ministériel opéré par le président Abdelaziz Bouteflika (M.I n°12) a eu pour conséquences principales la mise à l’écart de Chakib Khélil- qui était jusqu’à récemment « le meilleur d’entre nous » selon le Président algérien – ainsi que le redéploiement de Nourredine Zerhouni vers un poste de vice-premier ministre.
Selon nos sources à Alger, ce changement attendu depuis plus d’une année ne serait qu’un compromis fragile et provisoire entre les clans au pouvoir.
A en croire l’entourage du Premier ministre Ahmed Ouyahia, ce remaniement ministériel «n’est pas une trêve». Les proches d’Ouyahyia affirment que le prochain sur la liste serait Abdelhamid Temmar, autre membre du « clan d’Oujda » qui est avec Zerhouni le seul survivant du MALG (services de renseignement du temps de la révolution algérienne, dirigés par Abdelhafidh Boussouf et Laroussi Khalifa). D’après ces mêmes sources, les preuves nécessaires pour inculper Temmar de détournements de biens publics seraient déjà entre les mains de la cellule judiciaire du DRS dirigé par le général de corps d’armée Mohamed Mediène, dit «Tewfic». Le patron du DRS procèderait ainsi à un effeuillage méthodique et progressif de la garde rapprochée de Bouteflika. Face à cette cabbale implacable, les «hommes du président» commencent sérieusement à douter. Un ancien ministre réputé proche de Bouteflika a ainsi commenté à « Maghreb Intelligence le lâchage de Khélil par le Président algérien : «le président n’a pas d’amis. Son seul ami, c’est Abdelaziz Bouteflika et ses seuls alliés sont les membres de sa famille».