Le film du réalisateur Rachid Bouchareb « Hors la loi », qui sera présenté à Cannes sous pavillon algérien, suscite une vive controverse déclenchée par l’extrême droite française qui dénonce une œuvre «parsemée d’erreurs et d’anachronismes» et faite «d’invraisemblances parfois grossières ».
En cause : des erreurs sur les dates –notamment la création du FLN- ainsi qu’une « stigmatisation » des européens par le réalisateur, dont l’œuvre serait jugée trop partisane. Les détracteurs du film s’appuient sur un document du Service Historique de la Défense (SHD), qui critique de manière très sévère le scénario du réalisateur star d’ « Indigènes ». La polémique semble désormais monter d’un cran avec la création d’un collectif «Pour la vérité historique – Cannes 2010», qui appelle à faire barrage au film le 12 mai à Cannes, estimant qu’il ferait « l’apologie du terrorisme et des
crimes contre l’Humanité ». Cette controverse ne pouvait mieux tomber pour Abdelaziz Belkhadem, qui était en manque d’adversaires depuis quelques semaines et qui s’est empressé de se positionner sur le sujet, ajoutant un énième sujet au différent franco-algérien désormais structurel. Selon nos informations, Belkhadem aurait eu un long entretien avec le Président Bouteflika avant de téléphoner à Rachid Bouchareb, pour l’assurer de son « soutien » et de celui du « premier des algériens ». Ce dernier se réjouirait de voir le massacre de Sétif-qui avait couté la vie à plusieurs milliers d’indépendantistes algériens en 1945- occuper le devant de la scène et gêner les responsables français. Ces derniers restent très chatouilleux et « pudiques » lorsqu’il s’agit d’évoquer leur responsabilité historique dans les évènements terribles survenus dans le département de Constantine.