« Ce n’est plus l’homme de la situation », s’emporte un membre du bureau politique du Parti du progrès et du socialisme (PPS, ex-communiste) à propos de son secrétaire général Nabil Benabdallah, en fonction depuis 2010. Le limogeage sans ménagement en octobre dernier de Nabil Benabdallah de son poste de ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme et le « mini blocage » qui s’en est suivi a délié bien des langues chez les anciens communistes. « Il y a un véritable malentendu avec le palais royal et c’est une chose que nous n’avons pas vécue auparavant même quand Ali Yata dirigeait notre formation », explique notre source.
Depuis son alignement sur Abdelilah Benkirane, le fringant secrétaire général du PPS n’était plus en odeur de sainteté en haut lieu. Certains cercles du pouvoir lui reprochent même d’avoir incité l’ancien chef du gouvernement islamiste à se durcir. Un écart que le palais royal ne peut pardonner à quelqu’un qui doit une large partie de sa carrière politique à l’arrivée de Mohammed VI sur le trône en 1999.
En effet, le débat aujourd’hui au sein du PPS tournerait autour de « cette page qu’il faudrait impérativement tourner » pour aller de l’avant, comme aime à le répéter certains cadres du parti. « Avec Nabil Benabdallah, le PPS a réalisé ce qu’il n’aurait jamais pu faire au vu de son poids électoral réel. Cela dit, « il ne faudrait pas que l’auteur du succès du parti devienne son fossoyeur », conclut un des dirigeants du PPS, désireux que le parti continu à jouer un rôle au sein du gouvernement.