Soumis ces derniers jours à une pression énorme de la part des généraux, le président algérien s’est muré dans un étrange silence au Palais d’El Mouradia. Sérieusement amoindri par la maladie qui le ronge, Abdelaziz Bouteflika n’a pas répondu aux injonctions de l’armée qui lui a demandé de prendre la parole afin d’apaiser les Algériens après les émeutes qui ont ensanglanté les rues d’Alger, d’Oran et de Blida. C’est le général-major Abdelamalek Guenaïzia qui aurait rendu visite au président pour le convaincre de s’adresser au peule à la télévision. D’après des sources proches de la présidence, ce dernier a tout simplement éconduit son ministre délégué à la Défense. Bouteflika aurait dit à son interlocuteur que c’est à ceux qui ont décidé d’augmenter le prix des denrées alimentaires d’aller affronter le peuple. S’ensuivit alors un bras de fer avec la primature. Devant le refus du président de parler, les militaires ont conseillé au premier ministre Ahmed Ouyahya de garder profil bas afin de sauvegarder son image de présidentiable. Du coup, c’est Dahou Ould Kablia qui a été sacrifié, puisque c’est lui qui est monté en première ligne pour défendre l’action du gouvernement. Toujours d’après nos sources à Alger, Abdelaziz Bouteflika, certes malade mais toujours affûté, a flairé un traquenard quand on lui a demandé de faire son discours. Il redoutait d’apparaître malade et affaibli. En plus, certains généraux à la retraite qui ne portent pas particulièrement le patron du DRS dans leurs cœurs, ont alerté Bouteflika sur d’éventuelles manifestations qui pourraient être déclenchées juste après son apparition à la télévision. Ce qui aurait donné un alibi aux détracteurs du président pour écourter son mandat.
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