C’est à une véritable guerre à fleurets mouchetés que se livrent Londres et Washington en ce moment à propos de la Libye. A l’origine de la passe d’armes entre les deux alliés historique, la question de la nomination du président de la Banque centrale libyenne.
Alors que le parlement, le Congrès général national libyen, a décidé de procéder au changement de président de la Banque centrale de Libye, Gassem Azzoz, en élisant un autre président, l’envoyé spécial américain en Libye Jonathan Winer, ne l’a pas entendu de cette oreille. Il a vertement rappelé le parlement à l’ordre, en tweetant qu’aucune institution libyenne ne peut nommer unilatéralement le patron de la Banque centrale.
Cette intrusion un peu cavalière des Américains a fait sortir l’ambassadeur de Grande-Bretagne à Triplo de ses gonds. Peter Millitt a à son tour tweeté que le changement de président de la Banque centrale était une affaire interne libyenne, et que si les Libyens se mettaient d’accord pour nommer un autre responsable, tout le monde devait alors collaborer avec lui. Un cinglant rappel à l’ordre de la part du diplomate britannique qui goûte peu l’interventionnisme américain.