Ce devait être un grand moment de diplomatie énergétique, mais ce fut un fiasco retentissant. Le Forum des pays exportateurs du gaz (FPEG), tenu à Oran les 19 et 20 avril, n’a pas répondu aux attentes des organisateurs algériens. Aucune décision importante n’a été prise lors de ce forum.
L’une des raisons de cet échec est que les principaux pays exportateurs de gaz qui sont, la Russie, le Qatar, l’Iran et l’Algérie, ne se sont pas mis d’accord sur les points fixés dans l’ordre du jour de la rencontre. L’axe formé par Moscou et Doha, quelques mois avant le forum, avait pour objectif de contrecarrer toutes les propositions de l’Algérie notamment la baisse de production gazière dans le monde pour influer sur les prix.
Bouteflika boude le Forum
D’un autre côté, et contrairement aux règles en vigueur, le chef d’Etat algérien n’a pas jugé utile de faire le déplacement à Oran et d’inaugurer cette manifestation. Abdelaziz Bouteflika, qui affectionne pourtant les apparitions publiques et les discours, craignait que trois des plus importants pays producteurs de gaz -Iran, Russie et Qatar- n’insistent sur la nécessité la création d’une « OPEP » du gaz à partir de l’Algérie, projet poussé par Moscou depuis près de cinq ans. Ceci qui aurait pu lui mettre sur le dos les Etats Unis, pour qui un prix modéré du gaz est capital, mais également les Européens, qui sont en bras de fer gazier permanent avec la Russie.
Mais ce ne fut pas le seul souci pour Chakib Khélil et Abdelhafidh Feghouli (Président intérimaire de Sonatrach), artisans de cette réunion du club gazier. Le nuage de cendres islandais a fait que seuls 5 des 47 intervenants internationaux ont pu prendre la parole devant un nombre de participants réduit pratiquement de moitié.
Cependant, l’Algérie a pu compter sur un allié de dernière minute. L’Iran a pu sauver la mise au pays organisateur en proposant d’indexer les prix du gaz sur ceux du pétrole. Téhéran renvoyait ainsi l’ascenseur à Alger qui a soutenu le droit de la République islamique de se doter du nucléaire civil, et à refuser des sanctions économiques à son encontre.