En mettant le paquet pour assurer la réussite du sommet sur le gaz qu’elle organise à Oran, les 15 et 16 avril prochain, l’Algérie tente de faire d’une pierre deux coups.
Il s’agit tout d’abord de montrer aux pays et aux compagnies étrangères qu’elle reste une force avec laquelle il faut compter au sein du « cartel » informel composé de la Russie, du Qatar, et de l’Iran. D’autre part, Alger veut tenter de faire oublier le scandale de la Sonatrach qui était sur toutes les lèvres des acteurs gaziers mondiaux ces derniers mois.
Pour cela, le ministre de l’Energie algérien Chakib Khélil, sur la sellette depuis des mois, est ces derniers jours sur tous les fronts. Conseillé par une grande agence de communication française, Khélil multiplie les interviews télévisées et les briefings à la presse écrite (notamment européenne), axant ses interventions la plupart du temps sur les prix du gaz et la capacité grandissante de production de son pays. Chakib Khélil évite toutefois soigneusement d’évoquer les effets du scandale où sont impliqué les hauts dirigeants de la Sonatrach ou encore la création future d’une OPEP du Gaz.
Autre sujet tabou, la réapparition « miraculeuse »-mais probablement soutenue- d’un ancien dirigeant de la Sonatrach, Hocine Malti, qui s’est fendu de plusieurs déclarations musclées et d’une lettre publique aux enquêteurs du DRS (Département Renseignement et Sécurité, la Sécurité Militaire Algérienne), leur enjoignant de redoubler d’efforts à l’encontre de ceux qui auraient détournés des fonds de l’entreprise publique.
Le Qatar accuse l’Algérie de jouer en solo
Les autres partenaires de l’événement, Russie et Qatar, ont quant à eux accordés leurs violons bien avant le sommet d’Oran. Ainsi, des accords de coopération portant sur la signature prochaine de 14 projets mixtes dans les domaines de l’énergie et l’économie ont été annoncés lors de la visite d’une grande délégation qatarie à Moscou le 24 mars dernier. Cette délégation était composée du premier ministre, du ministre des Affaires étrangères, et du PDG de la QIA (Qatar Investment Authority). Ce dernier a laissé entendre, au lendemain de son passage à Paris, que les positions de Moscou et de Doha seront identiques sur tous les sujets abordés durant le sommet d’Oran. Ce qui n’est pas le cas, selon lui, des autres pays qui «jouent en solo pour montrer qu’ils sont seuls au cœur du centre de décision». Allusion faite, bien sûr, à l’Algérie, puisque les Iraniens s’abstiennent toujours de se prononcer.{JCSBOT SUBSCRIPTION=13,10,11,12}