Il ne s’agit plus d’une guerre froide, mais bien d’un véritable conflit politique entre Djamel Ould Abbès, patron du FLN et porte-parole par excellence du clan présidentiel, et Ahmed Ouyahia, patron du RND et Premier ministre. Alors que Djamel Ould Abbès s’envole vers Moscou pour représenter Abdelaziz Bouteflika lors de la 12ème édition du Forum de Russie, Ahmed Ouyahia a lancé une violente offensive depuis Skikda à l’est du pays, où il animait ce week-end un meeting électoral. Cumulant les fonctions de premier ministre et de chef du RND, Ouyahia a parlé dans son discours de « père Noël », à savoir le sobriquet dont Djamale Ould Abbès est affublé par la rue algérienne.
« Le RND ne prône pas le discours de Papa Noël durant la campagne électoral », a fait savoir Ouyahia qui tacle sévèrement son adversaire, très contesté depuis ses sorties médiatiques à propos des étudiants algériens désireux de partir en France. Cette guerre politique cache en réalité des enjeux majeurs liés à la présidentielle de 2019. La mission de Djamel Ould Abbès est claire et précise : baliser la route en faveur d’un cinquième mandat d’Abdelaziz Bouteflika, et pour ce faire il faut torpiller toute menace potentielle qui pourrait empêcher la formation d’un consensus autour de cette idée. Mais Ouyahia n’est-il pas un fidèle du président Bouteflika ? C’est bel et bien le cas, cependant le chef du RND nourrit de profondes ambitions présidentielles et se sert volontiers de ses prérogatives de premier ministre pour renforcer sa carrure et imposer son agenda.
Et en cette période de crise où le chef d’orchestre du gouvernement est constamment placé sous les projecteurs, la montée en puissance d’Ouyahia inquiète plusieurs acteurs de l’entourage du Président Bouteflika. Djamel Ould Abbès est chargé à chaque fois de le rappeler à l’ordre en soulignant à chacune de ses interventions que le futur président sera encore et toujours issu du clan présidentiel. Un clan auquel culturellement et politiquement n’appartient pas Ahmed Ouyahia, puisque ce dernier est en fonction depuis l’ère du régime militaire des généraux algériens durant les années 1990.
Empêcher toute potentielle alliance ou la moindre sympathie de l’armée envers Ouyahia est le deuxième objectif du soldat Ould Abbès qui veut à tout prix se prémunir d’un deuxième scénario « Tebboune », à savoir un premier ministre qui se rebiffe et se rebelle en composant avec de nouvelles forces politiques comme les anciens généraux du DRS ou le chef d’état major de l’armée, Ahmed Gaïd Salah. Pour l’heure, Ahmed Ouyahia n’est pas aussi populaire que Abdelmadjid Tebboune, néanmoins l’actuel Premier ministre est un véritable renard et connaît mieux que quiconque les rouages du régime algérien.
Il n’ira peut-être pas jusqu’au coup d’Etat, mais il saura tisser les alliances qui lui permettront de peser sur le cours des prochaines échéances politiques notamment la présidentielle de 2019. C’est cette situation que veut éviter à tout prix l’entourage d’Abdelaziz Bouteflika et leur ambassadeur Djamel Ould Abbès.
LE DEUX RENARDS QUI SE BAS MAIS QUI POURRA RAMENE LA PROIE A SON CHEF
Terminons d’abord l’année 2018 avant de spéculer sur 2019!il faut raison garder….quand on y sera on en reparlera car beaucoup d’eau passera sous les ponts entretemps….