L’organisation des droits de l’homme Humans Rights Watch (HRW) n’y est pas allée de main morte pour dénoncer le comportement des autorités algériennes envers les migrants subsahariens présents sur leur territoire. Plusieurs milliers de migrants ont ainsi été raflés depuis le 25 août dernier et trois mille d’entre eux ont été expulsés ver le Niger « sans leur donner la possibilité de contester cette mesure ». Pire encore, certains de ces migrants vivaient et travaillaient en Algérie depuis des années. Dans le lot, selon HRW, des femmes enceintes et des enfants non accompagnés. Human Rights Watch estime que « rien ne justifie de regrouper des gens en fonction de leur couleur de peau, puis de les déporter en masse », avant de conclure que les autorités semblent recourir au profilage racial et procéder à des expulsions arbitraires de subsahariens.
Dans son dernier rapport, HRW faire part de leur calvaire. « Les forces de sécurité ont rassemblé des migrants subsahariens dans les rues, sur des chantiers de construction -où nombre d’entre-eux sont employés- et à leurs domiciles. Ils ont été conduits dans un établissement de Zeralda, une banlieue d’Alger, où ils sont restés entre un et trois jours dans des salles bondées, en l’absence de matelas et de nourriture suffisante », ont confié des témoins à Human Rights Watch. Les migrants ont ensuite été transportés à 1 900 kilomètres au sud dans un camp situé à Tamanrasset, puis expulsés vers le Niger, selon des témoins et des contacts sur place.
Enfin, le témoignage de ces migrants expulsés est sans concession sur le racisme dont ont fait preuve les forces de sécurité algériennes. Les témoins se sont dits convaincus que les gendarmes s’en sont pris à eux en raison de la couleur de leur peau.