Raid cybernétique contre l’Iran. Les Etats-Unis et Israël franchissent un nouveau palier dans la crise avec l’Iran. Alors qu’une guerre conventionnelle semble pour le moment totalement exclue, la république islamique d’Iran est l’objet depuis quelques jours d’une cyber-guerre acharnée.
Le scénario qui se déroule aujourd’hui est digne d’un film hollywoodien de science-fiction. Il y a quelques jours, des milliers d’ordinateurs en Iran ont été la cible d’un puissant virus informatique qui s’en est pris spécialement aux logiciels qui contrôlent les oléoducs, les plateformes pétrolières, les centrales électriques et les installations industrielles. Selon les spécialistes européens, Stuxnet -le nom du virus- est tellement développé qu’il ne peut être que l’émanation de services spéciaux d’un Etat disposant de moyens colossaux. Le virus aurait d’ailleurs exigé plusieurs mois d’un travail acharné et la participation de centaines d’experts. Des capacités humaines et technologiques que ne peuvent déployer que deux pays : les Etats-Unis et Israël. Selon un ancien haut cadre du renseignement israélien cette action serait la preuve qu’aussi bien Israël que les USA ne relâcheront pas leur pression sur l’Iran, car le virus, d’après notre source, ne serait qu’une première étape d’un long processus. Les deux Etats envoient ainsi un message d’une très grande importance à Téhéran. Ils peuvent, s’ils le veulent, rendre les installations iraniennes « sourdes et aveugles ». D’ailleurs, le régime est aujourd’hui plus vulnérable qu’avant. En se dotant d’armes plus sophistiquées, l’Iran devient une cible pour une cyberguerre. D’autant plus que tous les logiciels utilisés par Téhéran dans ses installations militaires, sont importés et donc « traçables » et relativement facile à détruire. Si le régime iranien, surpris dans un premier temps par l’ampleur de l’attaque s’est dit prêt à affronter tout type de guerre, plusieurs observateurs affirment qu’il faudrait du temps avant de connaître exactement l’ampleur des dégâts occasionnés par Stuxnet. Cela dit, le résultat dont ils sont certains, c’est que le programme nucléaire iranien connaîtra encore plus de retard. L’Iran étant obligé de monter en charge et d’envisager le développement de ses propres logiciels. Un travail de longue haleine, qui nécessite des mois de travail.