Par Mohamed Foulahi
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Pour qu’une ville, qui plus est la capitale d’un royaume millénaire, puisse vivre et rayonner elle se doit d’attirer de nouveaux habitants. Ce n’est pourtant pas le cas de Rabat dont le solde démographique est négatif depuis 2004, selon le conseil de la préfecture de la ville. Rabat aurait ainsi perdu quelque 5 000 habitants chaque année entre 2004 et 2014. La faiblesse de l’activité économique dans la capitale marocaine, incapable de recruter une nouvelle main d’œuvre, explique en grande partie cette situation. Comparé aux autres grandes villes du royaume, le taux de chômage à Rabat est plutôt élevé et représente 18 % de la population active. La capitale chérifienne souffre également de l’existence de nombreux quartiers d’une extrême pauvreté, dans lesquels on compte plus de 1600 maisons menaçant ruine.
Depuis une quinzaine d’années, Rabat fait pourtant l’objet d’une grande attention de la part des plus hautes autorités du pays. La ville s’est dotée dotée d’un tramway moderne, d’un musée d’art contemporain, d’une marina et bientôt d’un grand théâtre à l’embouchure du Bouregreg. « Mais Rabat, longtemps endormie, a beaucoup de retard à rattraper. Elle souffre d’un déficit d’image, les Marocains voient en elle une ville ennuyeuse, bureaucratique et peu accueillante », explique un ancien maire de la ville. Et ce n’est pas la gestion chaotique de la mairie islamiste qui devrait arranger les choses à l’avenir.