Le chef de la diplomatie algérienne, Abdelkader Messahel, part à Brazzaville avec une mission très précise: faire respecter la vision algérienne du conflit qui oppose les différentes factions libyennes. Une question capitale pour Alger lors de ce sommet qui réunit le chef du gouvernement libyen d’union nationale (GNA), Fayez al-Sarraj, et un représentant de son rival, le maréchal Khalifa Haftar. Messahel devra donc peser de tout son poids pour empêcher que le général Haftar ne poursuive ses avancées militaires dans une Libye déchirée. La diplomatie algérienne milite depuis plusieurs mois pour que l’intégrité du gouvernement libyen d’Union nationale soit respectée. Un général Haftar dominant et monopolisant les riches champs pétroliers libyens avec le soutien de l’Egypte, serait un scénario catastrophique qui porterait directement préjudice aux intérêts algériens. Après la chute de Kadhafi, il a fallu beaucoup de temps à l’Algérie pour reconstituer ses réseaux d’influence dans le pays, tandis que les grandes puissances se sont invitées sur l’échiquier libyen. La France de Macron développe une vision différente de celle d’Alger, ne souhaitant pas le maintien des islamistes libyens dans le jeu politique; la Russie n’écoute pas l’Algérie et semble préférer, tout comme l’Egypte le général Haftar. Lors de ses déplacements successifs dans les pays du Golfe, Abdelkader Messahel a pourtant réussi à gagner la sympathie et le soutien des Emirats et de l’Arabie Saoudite, soutien vital pour le renforcement de la position algérienne en Libye. Alger caresse en effet un seul rêve: disposer de toutes les voie d’accès pour obtenir sa part du gâteau du pétrole libyen. Sonatrach espère bien récupérer des puits de pétrole à exploiter, et les autorités algérienne placer quelques une de ses entreprises pour participer à la reconstruction du pays. En pleine crise financière, difficile pour l’Algérie de passer à côté d’une telle manne.
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