Par Skander Salhi
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Xavier Driencourt, le nouvel ambassadeur de France en Algérie, s’illustre ces derniers jours par un activisme très remarqué. Le diplomate français multiplie les rencontres formelles et informelles pour gérer les dossiers complexes entre l’Algérie et la France. Le successeur de Bernard Emié, parti prendre la Direction générale de la DGSE en juin dernier, s’attelle à la tâche délicate de défendre les intérêts de la France parfois menacés par des tensions permanentes au sein des divers clans algériens.
Pour convaincre les dirigeants algériens de la fiabilité de ses analyses et de la qualité de sa médiation, Xavier Driencourt s’active dans tout les domaines, en multipliant les rencontres avec de nombreux ministres algériens. Quelques jours après sa prise de fonction, il rencontrait naturellement le Premier ministre Abdelmadjid Tebboune, dont l’arrivée à la Primature n’a pas manqué de surprendre et d’inquiéter à Paris, en remplacement de Abdelmalek Sellal pourtant très apprécié du Quai d’Orsay.
Malgré la période estivale, la semaine dernière fut marquée par trois rencontres importantes, d’abord avec Tahar Hadjar, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, auprès duquel Xavier Driencourt s’est engagé à tenter de régler les difficultés auxquelles les étudiants algériens présents en France sont confrontés. La France reste la première destination étrangère des étudiants algériens, une position que l’ambassadeur français souhaite conserver face à un Canada très offensif.
Puis ce fut au tour de Abderrahmane Raouya, ministre des Finances, de recevoir Xavier Driencourt qui souhaitait évoquer la présence des banques françaises en Algérie, mais également les récentes interdictions d’importation de plusieurs produits alimentaires.
Enfin le 3 août dernier, le diplomate français s’entretenait avec le ministre de l’Energie, Mustapha Guitouni, à propos notamment des questions liées aux livraisons de gaz et de pétrole, et pour le convaincre de confier à des entreprises françaises les futurs marchés dans le secteur des énergies renouvelables; marchés que Bouterfa, son prédécesseur à l’Energie, aurait souhaité accorder à des partenaires chinois et anglo-saxons.
Les rencontres de Xavier Driencourt ne se limitent pas aux seuls politiques, elles concernent également les milieux d’affaires. Si en parfait connaisseur du pays le diplomate français compte de nombreux amis à tous les niveaux de l’Etat algérien, il aura toutefois la difficile tâche de défendre les intérêts de la France au cours des deux prochaines années, qui seront notamment marquées par la présidentielle de 2019.