Par Zoubeir Zalfaoui
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Entre Alger et le maréchal Khalifa Hafter le courant n’est jamais tout à fait passé, le pouvoir algérien se méfiant de ce militaire qui veut imposer son pouvoir sur l’ensemble de la Libye et sa proximité avec l’armée égyptienne. L’entourage de Hafter n’a d’ailleurs eu de cesse d’inspirer la méfiance de l’Algérie, s’opposant très tôt au travail de sa diplomatie en faveur d’une implication de l’ensemble des factions libyennes à la recherche d’une solution pacifique.
Aujourd’hui, l’Algérie salue pourtant la libération de la ville de Benghazi, dans le nord-est de la Libye, par les forces du maréchal Hafter. La diplomatie algérienne a même qualifié cette libération de « nouvelle victoire pour tout le peuple libyen, s’ajoutant à celles déjà remportées face au terrorisme à Syrte », indique un communiqué du ministère algérien des Affaires étrangères.
« L’Algérie demeure convaincue que les Libyens, en relevant le défi de vaincre le terrorisme, prouvent leur capacité à remporter le combat d’édification d’institutions nationales fortes auxquelles ils aspirent, et de s’engager résolument sur la voie du dialogue et de la réconciliation nationale», souligne le communiqué.
Selon plusieurs sources diplomatiques algériennes, des discussions directes entre Alger et Le Caire ont permis à la diplomatie égyptienne de clarifier ses positions, en s’engageant notamment à ne jamais appuyer militairement une conquête totale du territoire libyen par les forces de Hafter.
Lors de sa visite à Alger le 15 juin dernier, le ministre d’Etat, Conseiller auprès du Vice-Président du Conseil des ministres, ministre des Affaires présidentielles des Emirats Arabes Unis, Farès El Mazroui, a également fourni des gages en ce sens. Autant de messages rassurants pour Alger qui n’a pas renoncé à soutenir le gouvernement de Tripoli dirigé par Faiez Sarraj, en contact permanent avec Ahmed Ouyahia, le chef de cabinet du Palais d’El Mouradia.