Par Skander Salhi
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Si l’Algérie traverse une crise financière sérieuse, ce n’est manifestement pas le cas de son armée. Premier budget de toutes les institutions du pays, l’armée algérienne poursuit le développement d’immenses projets, tandis que les réserves de devises commencent à s’épuiser. L’actuel projet « Holden » est sans doute le symbole de cette insolente aisance financière de l’institution militaire. Un projet en référence au château Holden situé à Douéra, l’un des biens coloniaux les plus prestigieux de l’histoire de l’Algérie. Après la prise de pouvoir par Houari Boumediene, ce château sera la prison du président Ben Bella jusqu’à sa libération par Chadli Benjedid au début des années 1980.
C’est dans ce lieu chargé d’histoire que l’armée algérienne a lancé la construction en 2013 d’un immense complexe militaire ultramoderne divisé en trois zones. La première zone est dédiée à l’Etat-Major, la deuxième abrite les nouveaux bâtiments de la D.S.S, le nouveau DRS algérien, rattaché depuis 2016 à la présidence de la République. Dans ces bâtiments flambant neufs, les services algériens disposeront de tous les équipements nécessaires pour réussir leur modernisation. Enfin la troisième zone est réservée aux habitations luxueuses et confortables des hauts gradés algériens. Deux grandes entreprises publiques, la Cosider et l’Inerga, participent à ces travaux pharaoniques, ainsi que de nombreux sous-traitants privés et étrangers. Le coût du projet est estimé à un peu plus de 100 millions d’euros selon plusieurs sources.
Dans le plus grand secret, l’armée algérienne a également décidé la construction d’un nouveau centre des opérations de défense aérienne, en remplacement du vieux siège de Réghaia. Plus de 200.000 m2 de terrains ont été retenus dans la région de Baba Ali, dans la plaine de la Mitidja qui abritait naguère les fermes agricoles les plus prospères du pays. Quelque 200.000 m2 qui ne représentent que la surface bâtie de la future infrastructure. Selon plusieurs sources, l’entreprise chinoise CSCEC a été désignée pour la réalisation des travaux, celle-là même qui a réalisé ceux de la Grande Mosquée d’Alger.