Par Zoubeir Zalfaoui
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Entre le wali de Bank Al-Maghrib et le ministre de l’Economie et des Finances, les relations semblent très compliquées. Alors qu’Abdellatif Jouahri, visiblement dépassé par l’impact de l’annonce de la mise en œuvre progressive de la flexibilité du dirham, a choisi de tenir une conférence de presse pour tancer vertement les banques, Mohamed Boussaïd lui a étrangement emboîté le pas en faisant la Une du quotidien L’Economiste. Ce croisement des agendas « communication » des deux patrons du système financier marocain cacherait-il une mésentente entre les deux hommes ? « Si les relations entre le gouverneur de la banque centrale et le ministre des Finances ne sont pas exécrables, elles sont loin d’être cordiales », affirme un banquier de la place casablancaise. « Abdellatif Jouahri se montre hautain et distant avec les membres du gouvernement et les patrons des banques. Il sait qu’il n’a de compte à rendre à personne et cela se voit dans sa manière de traiter les dossiers », souligne notre banquier. Le manque de coordination entre les deux hommes a fini par rendre l’opération de « flexibilisation » du dirham chaotique, au moins sur le plan de la communication. Pour remédier à cet impair, les deux responsables avaient convenus d’organiser un point de presse commun.Leurs équipes ont finalement attendu le matin même où la conférence de presse devait se tenir pour l’annuler. Une approximation qui en dit long sur le contentieux entre le gouvernement et la banque centrale, ramené à « incompatibilité d’humeur » entre Abdellatif Jouahri et Mohamed Boussaïd.