« On leur a tendu un piège et ils sont tombés dedans pieds joints », jubile un haut cadre de l’Istiqlal. Le politicien istiqlalien parlait de la passe d’armes qui venait d’avoir lieu au Parlement entre son parti et le PAM autour du budget du ministère de l’Equipement et des transports.
Les istiqlaliens, d’après notre source, ont sciemment laissé tomber le budget le plus important du gouvernement. Ils savaient pertinemment que la première incidence se répercutera sur le PAM lui-même qui serait alors taxé « d’irresponsabilité et de légèreté politique ». De plus, l’Istiqlal ne se serait pas contenté de ferrailler contre le parti de Mohammed Cheikh Biadillah, mais a également saisi l’occasion pour mettre la pression sur le Palais. Ainsi, les dirigeants du parti ont évoqué l’éventualité d’adresser un mémorandum à Mohammed VI dans lequel ils se plaindraient du comportement hostile du PAM. En outre, Abbas El Fassi, premier ministre depuis octobre 2007, n’a pas hésité à assurer qu’il était prêt à démissionner si les attaques du PAM continuaient à viser l’Istiqlal. La tactique du parti nationaliste est claire : obliger le Palais à intervenir afin qu’il ne se retrouve pas dans un tête à tête avec le PAM. Un duel dont l’issue risque d’être défavorable à Abbas El fassi et à sa formation.