Par Fatine Azayez
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C’est une recrue de taille qui vient d’être nommée chef de cabinet du Premier ministre tunisien, Youssef Chahed. Ridha Chalghoum, dernier ministre des Finances sous Zine El Abbidine Ben Ali et conseiller du président Béji Caïd Essebssi depuis février 2016. D’aucuns voient dans cette nomination un affaiblissement du Premier ministre, que le président aurait voulu placer sous étroite surveillance. Une analyse que balaie d’un revers de main une source bien informée à Carthage. Youssef Chahed et Ridha Chalghoum se connaissent très bien et s’apprécient. « Ils sont arrivés en même temps sur le devant de la scène, l’un à la Kasbah et l’autre à Carthage, et ont appris à travailler ensemble », affirme un ministre de Nidae Tounès. C’est d’ailleurs le Premier ministre qui aurait beaucoup insisté auprès du président Béji Caïd Essebssi pour récupérer le seul survivant politique de l’ancien pouvoir. Le locataire de la primature prépare ainsi le remaniement que veulent lui imposer Ennahda et Nidae Tounès, inquiets de la popularité grandissante de Youssef Chahed et de son poids croissant au sein de l’administration. Le dispositif du premier ministre est complété par son homme de confiance, Hédi Mekni, propulsé au poste très stratégique de secrétaire général du gouvernement. « Ce n’est pas un bouclier que se confectionne Youssef Chahed pour faire face aux partis politiques, c’est une équipe de campagne qu’il est en train de mettre soigneusement en place », rit jaune un des ténors d’Ennahda, craignant l’arrivée d’un nouvel acteur sur la scène politique.