Par Caterina Lalovnovka
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A Rabat, dès que l’on évoque la participation des Forces Armées Royales dans la guerre contre les Houthis au Yémen, c’est tout simplement l’omerta. Personne ne sait exactement quels sont les corps d’armée engagés, ni combien d’hommes opèrent sur le terrain, ce qui laisse la voie ouverte à diverses supputations. En mars 2015, Rabat avait annoncé avoir « décidé d’apporter toutes les formes d’appui à la coalition pour le soutien de la légitimité au Yémen », avec « la mise à disposition de la coalition des Forces Royales Air stationnées aux Emirats ». Au mois de mai de la même année, un F16 marocain participant aux frappes aériennes est abattu par la défenses anti-aérienne des Houthis. Depuis, rien ne filtre. Selon des sources diplomatiques et militaires à Ryad, les FAR auraient gelé leur participation à la guerre contre les Houthis depuis janvier 2016. Cette décision du royaume du Maroc est intervenue vraisemblablement après les multiples dérapages des forces de la coalition à l’encontre des civils, et le manque de coordination entre les différents protagonistes engagés dans le conflit. Un émissaire marocain s’est rendu à Ryad et Abou Dhabi au cours de l’année 2016 pour expliquer aux dirigeants saoudiens et émiratis que « la guerre contre les Houthis ne pouvait continuer sans objectifs précis et sans solution politique à la fin ». Des arguments qui n’ont apparemment pas convaincus les princes va-t’en guerre du golfe.