A Rabat, certaines sources généralement bien informées affirment que le vaste remaniement que devrait subir l’outil diplomatique marocain ne devrait plus tarder.
Il y a une année, les hautes autorités du royaume se sont rendues compte que la diplomatie du pays n’était plus adaptée aux ambitions du pays. Au niveau du ministère, les dossiers sont soit « mal ficelés », soit qu’ils traînent plusieurs mois avant de connaître leur épilogue. La valeur ajoutée du ministère dans les négociations ou dans les relations bilatérales du Maroc demeurait marginale. En outre, les ambassadeurs manquent de mordants. Certains font de la pure figuration quand leur comportement ne nuit pas tout simplement à l’image du pays. Aujourd’hui, les décideurs à Rabat estiment qu’il y a urgence, d’autant plus que des échéances très importantes pour le royaume s’approchent inéluctablement. Dans un premier temps, il s’agit de doter certaines ambassades stratégiques de diplomates chevronnés. C’est particulièrement le cas de Paris où Mustapha Sahel, gravement malade, n’arrive plus à suivre le rythme. C’est valable aussi pour Madrid dont le poste est vacant depuis six mois, Washington où Aziz Mekouar a le portefeuille plutôt républicain, Ryadh, vacante elle aussi depuis quelques mois, Abu Dhabi où l’ambassadeur n’a pas bonne presse et enfin Tunis où Najib Louariti est jugé un peu mou. Cela dit, si la refonte de la diplomatie marocaine passe par la nomination d’ambassadeurs performants, la réflexion concerne aussi le ministre en poste. Taïeb Fassi-Fihri, qui a occupé le poste de secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères déjà au temps de Hassan II, ne serait plus l’homme de la situation. S’il demeure écouté par le palais sur plusieurs dossiers, il s’est montré un peu « court ». Plusieurs noms sont avancés dans les salons de Rabat pour le remplacer. Mustapha Terrab, directeur général de l’OCP, connu pour ses réseaux américains, pourrait vraisemblablement prendre sa place si un autre nom-surprise ne s’impose pas à la dernière minute.