Camouflet pour Shimon Peres ou pour Benjamin Netanyahu ? En refusant poliment, mais fermement, de recevoir le président israélien Shimon Peres, le roi Mohammed VI a surtout manifesté sa désapprobation de la politique israélienne envers les palestiniens.
Invité au Forum Economique Mondial, programmé la semaine prochaine à Marrakech, Shimon Peres a dû annuler son voyage. Il comptait bien saisir l’occasion de sa présence au Maroc pour décrocher une poignée de mains avec le souverain chérifien. Peine perdue, Mohammed VI a anticipé la manœuvre. Il a envoyé un message au président israélien disant qu’il était le bienvenu pour participer au Forum de Marrakech, mais qu’il préférait le rencontrer dans d’autres circonstances plus favorables. Des collaborateurs du président israélien ont révélé que Shimon Peres, qui avait déjà été reçu au Maroc par le passé, était furieux de cette fin de non recevoir. Mais sa colère était davantage dirigée contre le premier ministre Benjamin Netanyahu. L’entêtement du gouvernement israélien de droite à poursuivre la construction de colonies, risquait de couper Israël de ses rares amis dans le monde arabe. En Israël même, les observateurs ne tiennent pas rigueur à Mohammed VI, l’intransigeance du gouvernement israélien étant récusée jusque dans les rangs de la coalition de Netanyahu. De son côté, Washington vient de réaffirmer, par la voix du secrétaire d’Etat au Proche Orient, Jeffrey D. Feltman, le « rôle leader » du souverain chérifien et du Maroc dans la recherche d’un règlement du conflit israélo-palestinien.