Par Maghreb Intelligence
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C’est une véritable levée de boucliers qui secoue la communauté copte égyptienne après la multiplication des attentats meurtriers contre les lieux de culte et des pèlerins de la communauté. Si les critiques s’adressent naturellement au régime du président Abdelfattah Al-Sissi et aux services de sécurité soupçonnés de livrer les quelque dix millions de coptes à leur propre sort, la fronde monte contre la hiérarchie de l’église copte orthodoxe. Le principal grief de la population civile copte concerne les positions du pape d’Alexandrie Tawadross II jugées très discrètes face aux autorités du Caire. Ayant fait partie du clergé officiel -avec le mufti et le cheikh d’Al Azhar- qui a participé au coup d’Etat contre le président islamiste Mohamed Morsi, le primat de l’église copte a depuis sombré dans un appui total et sans concessions au pouvoir installé par les militaires. Aujourd’hui, certains intellectuels coptes soutenus par des comités locaux envisagent de faire appel au pape François, récemment en visite au Caire, afin d’exiger plus de protection pour leurs lieux de culte. Les Coptes égyptiens craignent que la saignée qui touche la population chrétienne d’Egypte ne se poursuive à un rythme effréné, réduisant la plus importante communauté chrétienne du Moyen-Orient au rang de minorité insignifiante.