Après l’écartement en douceur et d’un seul coup de Chakib Khélil, ministre du Pétrole et des Mines, de Abdelhamid Temmar,
ministre de l’Industrie et de la Promotion des investissements et de Yazid Zerhouni, ministre de l’Intérieur, le tour est maintenant au cousin de ce dernier, le général major Mohamed Zerhouni, officiellement admis à la retraite. C’est le président en personne qui a mis fin par décret à la carrière de ce haut gradé, qui occupait la fonction de conseiller auprès du ministre de la Défense, qui n’est autre que Abdelaziz Bouteflika lui-même. Le général major Mohamed Zerhouni a été nommé en 2005 à son poste en remplacement du général major Mohamed Touati, dit El Mokh (le cerveau), après que ce dernier se soit constamment opposé aux décisions du chef de l’Etat.
La raison invoquée pour cette mise en retraite-limogeage est l’âge. Pourtant, le ministre délégué auprès du ministre de la Défense, le général major Abdelmalek Guenaïzia, a dépassé depuis bien des années l’âge de la retraite. Aujourd’hui, les diplomates des chancelleries les plus importantes à Alger murmurent tout bas, ce que la rue dit tout haut : la purge au sein de l’entourage du président Abdelaziz Bouteflika continue de plus belle.
D’ailleurs, les choses ne devraient pas en rester là. Des sources concordantes dans la capitale algérienne confirment à Maghreb-intelligence que de grands changements au niveau de l’armée et de l’Intérieur sont en cours de préparation. Ils viseraient à élaguer ce qui reste des hommes du président dans ces deux institutions stratégiques.
En procédant lui-même à cette purge, le président Bouteflika répondrait ainsi à un accord trouvé avec Mohamed Mediène alias « Tewfic », qui lui aurait promis que le DRS et l’armée appuieraient, le moment venu, la candidature de Saïd Bouteflika, frère du président et candidat putatif du clan Bouteflika. Si beaucoup d’observateurs pensent que le patron du DRS est en train de « mener en bateau » le président, ce dernier estime qu’il a beaucoup de cartes, et non des moindres, à jouer. Il l’a déjà démontré par le passé en réussissant à se représenter deux fois, avec succès, à la présidence de la république dont la dernière au prix d’une réforme de la constitution. Les mois à venir diront certainement qui c’est le plus dupe des deux : Bouteflika ou Mediène ?