En Algérie, la première force politique n’est plus à chercher parmi le FLN, le RND ou le MSP. Il s’agit aujourd’hui de ce que l’on appelle communément, à Alger, la «Chkara », à savoir la tirelire de ces oligarques fortunés qui ont investi en l’espace de trois ans la scène politique pour devenir une véritable force décisionnelle. Pour la première fois depuis l’indépendance, pas moins de 79 hommes d’affaires ont été élus au parlement à la suite des élections législatives du 4 mai dernier. 79 richissimes hommes d’affaires, tous membres du puissant patronat algérien, le FCE d’Ali Haddad. Dans presque chaque wilaya du pays, un oligarque a conduit une liste électorale qui a fini par emporter des sièges stratégiques au futur parlement. Une fonction qui va garantir à ces hommes d’affaires une précieuse immunité parlementaire leur permettant d’échapper à des poursuites judiciaires, alors que beaucoup d’entre eux sont cités dans plusieurs affaires.
Les figures les plus emblématiques parmi ces 79 oligarques sont incarnées par Abdelmalek Sahraoui, patron du groupe Petroser, spécialisé dans la distribution des produits pétroliers, l’exploitation des terrains agricoles, l’immobilier et bien d’autres activités. Ce jeune homme d’affaires s’est imposé dans la wilaya de Mascara. Une première dans l’histoire de cette région traditionnellement conservatrice et méfiante à l’égard du pouvoir de l’argent. Mais aussi Abdelkader Taieb Ezzeraïmi, patron du groupe SIM, l’un des groupes les plus dynamiques dans le secteur agroalimentaire algérien. Elu dans la wilaya stratégique de Blida, ce dernier aura son mot à dire lors des futures décisions du nouveau parlement.