Et si finalement le docteur Sâdeeddine El Othmani, nouveau chef du gouvernement, ne servait à rien ? Au vu du premier mois passé à la primature, le chef du gouvernement islamiste n’est jamais apparu sous son meilleur jour. Après avoir bâclé les tractations pour la formation du gouvernement, il a fini par tout céder à un Aziz Akhannouch triomphant, s’attirant dans la foulée le mécontentement des députés du PJD et l’incompréhension de la base du parti. S’ensuivent des cafouillages, des rétropédalages et des séquences de communication dignes des années brejnéviennes. A force d’affirmer, de démentir, d’admettre des demi-vérités qui se transforment peu après en des faits rétablis, comme la décompensation du gaz butane ou les protestations dans le Rif, El Othmani est en train de scier la branche sur laquelle il est assis.
Au sein du PJD, même les plus bienveillants à son égard commencent à douter publiquement de ses capacités à exercer la fonction de chef du gouvernement. La méfiance s’installe peu à peu au sein de l’état-major de son propre parti, et les réseaux sociaux s’en donnent à cœur de joie, tournant en dérision le côté « Faty Fleur » d’El Othmani…Un chef de gouvernement à peine investi, mais déjà en sursis.