Le président mauritanien, Mohamed Ould Abdelaziz, s’est attiré les foudres des généraux algériens, irrités par l’intervention de commandos d’élites français aux côtés des forces mauritaniennes, dans le raid contre le groupe de l’AQMI au Mali.
Aux yeux de la hiérarchie militaire algérienne, Ould Abdelaziz est non seulement coupable d’avoir permis l’intrusion de la France, leur meilleur ennemi, mais surtout d’avoir tourné au ridicule le leadership revendiqué par l’Algérie dans la lutte anti-terroriste au Sahel. Avec ce raid franco-mauritanien, les accords sur la lutte antiterroriste qu’Alger s’est ingénié à conclure, en avril dernier avec plusieurs Etats sahélo-sahariens, se trouvent pratiquement frappés de caducité.
Ould Abdelaziz est même soupçonné d’avoir coordonné avec Paris, en se gardant bien d’associer l’Algérie à cette opération contre le groupe de l’AQMI au Mali, région qu’Alger considère comme son arrière-cour. Surtout que le quartier général régional de la lutte contre les groupes terroristes de l’ex-GSPC algérien, se trouve précisément à Tamanrasset, dans le Sud algérien. Une zone située à un jet de pierre du nord du Mali, où s’est déroulé le raid avorté pour tenter de libérer le malheureux Michel Germaneau.
Dorénavant, le président mauritanien sera tenu à l’œil par Alger, particulièrement après les déclarations déterminées de Paris, assurant le Mali et, surtout la Mauritanie, du renforcement de l’aide de la France pour traquer les groupes terroristes de l’AQMI dans la région.
Pour contrebalancer l’influence française, les généraux algériens sont tentés de jouer la carte de l’Espagne, dont deux ressortissants sont encore aux mains des groupes jihadistes, en partie issus de l’insurrection islamiste des années 90 en Algérie.