Les ex-détenus marocains du Front Polisario se sont récemment insérés avec fracas dans le débat sur l’emprisonnement du colonel Kaddour Terhzaz, un colonel à la retraite de l’armée de l’air marocaine, condamné suite à une violation du secret-défense et à la divulgation de secrets militaires.
Après le capitaine Ali Najab, figure emblématique des ex-détenus du mouvement Front Polisario (M.I n°12), c’est au tour du capitaine Ali Atmanie, autre détenu de guerre, de sortir de son silence afin que soit mise sur la table la véritable question au cœur du débat : le Maroc peut-il être considéré comme étant en état de guerre face au front Polisario, ce mouvement soutenu militairement et financièrement par l’Algérie ? Intervenant lors d’une conférence de presse donnée par la famille du colonel Terhzaz à Rabat, Atmanie a demandé à ce que les souffrances des anciens détenus du Polisario ne soient pas instrumentalisées dans le cadre de cette affaire, et a rappelé les tortures et mauvais traitements que lui-même et ses codétenus ont enduré dans les geôles algériennes. L’affaire autour de l’incarcération du colonel Terhzaz prend ainsi depuis deux semaines un autre tour : ceux que l’ex-colonel affirmait vouloir défendre demandant désormais à ne pas être utilisés comme faire-valoir dans le bras de fer médiatique qui oppose sa famille à l’Etat marocain. Dans les couloirs des ministères à Rabat, l’on rappelle que la France vient de mettre en examen aujourd’hui un ancien haut responsable de la défense française, l’ex sous-directeur de la DGSE Maurice Dufresse, pour des faits à peu près similaires à ceux reprochés par le Maroc à Terhzaz…