L’Organisation marocaine des droits humains (OMDH) est en passe de devenir la bête noire de l’Algérie. Après les communiqués rendus publics par l’ONG demandant aux autorités algériennes l’autorisation de se rendre à Tindouf pour s’enquérir de la situation des détenus sahraouis, Amina Bouayach, présidente de l’OMDH, a multiplié les appels téléphoniques à l’ambassade algérienne à Rabat.
Devant son insistance, le chargé d’affaire a botté en touche en lui affirmant qu’il avait reçu son courrier et qu’elle allait, sous peu, recevoir une réponse. Ne voyant rien venir, Amina Bouayach- également vice-présidente de la Fédération International des Droits de l’Homme- a tendu une embuscade au chargé d’affaires algérien à Rabat. Celui-ci, qui ne sort que très rarement de la chancellerie, a fait le déplacement la semaine dernière pour assister au congrès de l’association marocaine des droits de l’homme (AMDH), ONG rivale de l’OMDH, et particulièrement appréciée par le pouvoir algérien puisqu’elle compte dans ses rangs plusieurs personnes acquises aux thèses du Front Polisario. La surprise du chargé d’affaires algérien fut totale quant Amina Bouayach l’a abordé en marge du congrès pour savoir quel était le sort réservé à la requête de son organisation. Le diplomate algérien -qui a tout d’abord commencé par nier qu’il était le chargé d’affaire- est par la suite sorti de ses gonds devant l’insistance de la présidente de l’OMDH, lui criant qu’il «n’avait aucune réponse à lui donner». Voyant la scène, son officier de sécurité a intimé l’ordre au chargé d’affaires de rejoindre son véhicule afin de rentrer au bercail au plus vite.